lundi 27 août 2012

"Copper", valeur en chute.

Selon certaines hautes études que je n'ai pas faites, ce qui nous différencie des animaux, mis à part ces sublimes pouces opposables, est notre libre-arbitre, notre capacité à choisir : voter pour l'un ou pour l'autre, reprendre de cette sublime charlotte aux mirabelles préparée par votre douce et tendre ou pas, être ou ne pas être, etc... Ces derniers nous paraissent d'ailleurs essentiels dans notre volonté de nous définir.
Malgré tout, ces choix n'en sont plus lorsque nous sommes confrontés à certaines situations (pour me comprendre, demandez à un fan de Tim Burton pourquoi il continue d'aller vois ses films) : notre raison et ce fameux libre-arbitre ressemblant plus à un instinct animal qui nous pousse à regarder encore un épisode de "Lost" alors que vous en êtes au 6èmes de suite et qu'il est déjà 2h du matin. Les conséquences en sont bien sûr, la plupart du temps, inoffensives, tout du moins en apparence.
Du coup, lorsque Tom Fontana propose un nouveau projet, ce n'est pas un choix qui s'exprime en moi mais plus une envie irrépressible d'y gouter. Le père de la série "OZ" a un tel crédit que même sa version des "Borgias" ne m'a pas empêché de tester sa petite dernière : "Copper".
Dans cette série qui suit les tribulations de policiers ("Copper" étant l'équivalent argotique de notre terme flic) dans les rues de New-York des années 1860, le show s'attarde principalement sur un flic immigré irlandais avec de bien lourds bagages qui viennent encombrer un scénario déjà bien chargé. Des rues sales et malfamées dans lesquelles des flics font la loi à leur manière, essayant tant bien que mal de survivre à ce qui ressemble au purgatoire. Tout cela faisant d'ailleurs beaucoup froncer les sourcils de notre ami/héros Kevin Corcoran qui, avec sa grande gentillesse et son omniscience, le place le cul entre deux chaises : d'un côté les quartiers pauvres et remplis d'immigrants qui le dégoutent mais qu'il ne peut se résoudre à quitter tant qu'il n'aura pas sauver la petite fille aux cheveux blonds (véridique...), et de l'autre les quartiers riches pleins de mécènes et de pervers que seule la bourgeoisie peut créer (c'est bien connu, il n'y a de pédophiles que chez les riches : spoiler alert). L’anti-héros par excellence porte donc un badge pour qu'on le reconnaisse.
De biens grosses ficelles donc, agrémentées d'une période que même Daniel Day-Lewis n'avait pas réussi à rendre plus intéressante qu'une partie de Sims City et vous avez donc "Copper" que seuls les férues d’histoire américaine et qui regardent "Hells on wheel" (série sponsorisée par la Sncf sur la construction d'un chemin de fer) ou autre "Deadwood" sauront apprécier à sa juste valeur. D'ailleurs, qui n'aimerait pas voir une série avec sa rue dedans pour pouvoir dire : "I was here" ?
Tout ça à une époque où il était impossible d'avoir un "Vous avez demandé la police, ne quittez pas".

P.S : attention Tommy, tu joue avec le feu et ton crédit "OZ" est en péril...

vendredi 17 août 2012

"Birdsong" ou les tunnels de l'amour.

Ah l'amour, la guerre, l'amour à la guerre, la guerre de l'amour (???)... Ces 2 thèmes, réunis ou pas, ont toujours été les plus gros pourvoyeurs de scénarii et ceux depuis bien longtemps : le premier Oscar du meilleur film et le premier Bafta du meilleur film étranger furent d'ailleurs délivrés à des films de guerre/amour ("Wings" en 1927 pour l'Oscar et "The best years of our lives" pour le Bafta).
Il faut dire que l'humanité n'a pas grand chose de plus universel dans son histoire que la guerre et l'amour. Du coup, chaque année amène son lot de films ou de séries sur le sujet (comment ne pas citer la très bonne série "Homeland"), l'Irak remplaçant le Vietnam qui lui-même avait remplacé la seconde guerre mondiale.
Mais cette dernière reste la plus utilisée dans les scripts, chaque nouveau film apportant soit une nouvelle lecture d'un moment précis (comme "La chute" rapportant les derniers instants d'Hitler dans son bunker) soit un aspect ignoré ou gardé dans les cartons ( "The pacific" narrant la bataille menée par les américains en plein.... pacifique, bien loin du conflit européen).
Les anglais sont rarement en reste et nous livre "Birdsong" en cette année 2012 : deux épisodes de 90 minutes sur la BBC sur l'histoire d'un jeune anglais (Eddie Redmayne éclatant en 2010 dans la série "pilliers de la terre" et plus récemment en boyfriend dans "My week with Marilyn") qui débarque en France pour apprendre les rudiments d'une entreprise à Amiens. Il y rencontre la jeune femme du propriétaire de l'entreprise (Clémence Poésy). Une alchimie très esthétique apparait à l'écran entre les deux (des costumes mais aussi des deux tourtereaux) tandis qu'en parallèle, on découvre Redmayne pendant la seconde guerre mondiale dans les tranchées. Le tout est accompagné d'une partition très bien menée par une mise en scène épurée et soignée.
Nombres de films sont passés avant avec le même style et la même romance mais pourquoi bouder son plaisir devant un belle œuvre : Erik Satie n'a rien inventé mais quel plaisir de l'entendre (Ca n'a rien à voir, ok, mais le message est passé).
A l'est donc rien de nouveau si ce n'est les "tunneliers" : on avait découvert avec douleur cinématographique les "windtalkers" indiens, opérateurs aux services des USA; on rencontre ici des gens qui creusent des trous sous les tranchés adverses afin de placer des bombes sous leur campement.
Mise à part cette excentricité, "Birdsong" est un bon petit programme que seul le format brise un peu : mauvaise habitude anglo-saxonne, 90 minutes est un peu long et la partition ainsi rallongée, dilue la puissance de son thème.
Si vous aimez le genre, jetez-vous dessus car cela participe au devoir de mémoire.

jeudi 16 août 2012

"Poitical Animals" : d'abord Barack, maintenant Hillary ?

Lorsque Barack Obama accède au poste de président des États-Unis en 2008, certaines hypothèses attribuent une partie de sa réussite à la télévision américaine, plus précisément aux séries tv. En effet, entre 2002 et 2004, un président noir est à la tête du pays dans "24h chrono". Bien que Dennis Haysbert ne soit pas le premier à la télé et encore moins au cinéma (on attribue à Sammy Davis Jr. le rôle en 1933 dans "Rufus Jones for president"), la réussite du show et l'interprétation de Haysbert "inceptionnise" dans les cerveaux américains la possibilité d'un futur président afro-américain, en tout cas cela ne les rebute plus.
Il aura fallu tout de même des décennies, 75ans même. Et quand on sait que la première interprétation d'une femme président date de 1953 avec Ernestine Barrier (et encore, dans une film se S-F : "Project Moonbase"), faudra-t-il attendre 2028 pour une présidente américaine ?
La renommée de Geena Davis dans "Commander in chief" n'a pourtant pas suffi à une série qui n'aura duré qu'une saison. Mais elle ouvrit tout de même la voie aux séries centrées sur une présidente; voie que tente d'arpenter Sigourney Weaver dans "Political animal".
Elaine Barrish est une démocrate, gouverneur de l'Illinois (état où Barack Obama fut sénateur....) et ex-femme de l'ancien président "Bud" Hammond (interprété par le génail Ciaran Hinds, ancien Jules Cesar de "Rome"). Ajoutez à cela que Bud est un vrai homme à femmes, et que l'actuel président l'a choisie pour être "Secretary of state" et vous avez quasiment le portrait d'une certaine Hillary Clinton. Bien d'autres détails viennent agrémenter cette ressemblance mais cela vous gâcherait le plaisir.
Autour de ce couple gravitent 2 garçons qui malheureusement présentent tous les clichés possibles : tandis que l'un est le quasi fils parfait mais à qui l'on prête moins d'attention, l'autre ne supporte pas la pression de la maison blanche tel David Anthony Kennedy. Je vous épargne la liste des démons presque criés pour une audience en mal de sensations.
Reste la grand-mère des bambins campés par la majestueuse Ellen Burstyn (la mère shooté aux cachetons dans "Requiem for a dream"). Comme les couples présidentiels, elle ne brille que par son interprétation et non pas par l’intérêt de son personnage trop gratuit : elle grogne, boit, se moque mais reste la plus sage du clan. Même la présence de Carla Gugino en journaliste anti-Hammond semble fade tant son personnage est une copie conforme de ceux qui ont causés le Watergate (d'ailleurs, son nom de famille Berg ; n'est-il pas sans rappeler celui de Daniel Ellsberg qui révéla les fameux "Pentagon papers" ???)
Car oui, là réside le problème de cette série : même si elle présente des aspects nouveaux, son coté sensationnel n'est pas accompagné d'une mise en scène à la "West Wing" (je me la pète en anglais mais c'est surtout que "à la"A la maison Blanche"", ça faisait pas terrible) ni d'un scénario à la "Boss". En gros, on a le droit à une simple fiction/télé-réalité qui aurait pu s'appeler "What if Hilary Clinton was in the White House". Si son possible succès prépare les américains à élire une femme présidente, je dis : regardons!!!!! Si cela ne nous satisfait pas, cela aura au moins valeur d'acte civique...

lundi 13 août 2012

Quand ratio rime avec "Common Law"

Sur la cinquantaine de nouvelles séries US arrivées sur les télévisions américaines à la rentrée 2011 et début 2012, plus de 10 sont des séries dites policières. En tout cas, près de 20% sont centrées autour de policiers, agent fédéraux et représentants de l'ordre avec leur badge et leurs grosses armes. Car oui, c'est bien le plus souvent de gros calibres dont il s'agit; au moins lors de quelques scènes.

L'une de ces séries débarquées en ce début d'année 2012 se nomme "Common Law". Mis à part la "bogossitude" de ces protagonistes qui sévissent à L.A, c'est sur la relation d'un duo en particulier qu'est centrée l'histoire : Travis Marks le charmeur, un "womanizer" qui s'est tapé tout ce qui bouge d'humaine dans le commissariat (ce qui bien sur lui joue des tours lorsqu'il a affaire à ses coéquipières); et Wes Mitchell le psycho-rigide rapidement agacé par le "je m'en foutisme" qui l'entoure.
Après un accident qui a vu Wes dégainer son arme sur Travis, les 2 compères se retrouvent obligés de suivre une thérapie de couple. Les 2 hommes doivent alors jongler entre arrestations et confidences.
Bon, à part relever l'efficacité et l’originalité américaine dans sa construction d'un pitch, "Common Law" a réussi son court pari de 12 épisodes pour sa première saison où bien d'autres se sont plantées.

Revenons aux chiffres : sur la dizaine de ces show, un tiers est déjà annulé (même si cela, bien sûr, ne prouve toujours pas le manque de qualité d'une série, cf. "Awake"), un autre renouvelé et un dernier en attente (comme notre série en question dont la première saison vient à peine de se terminer au moment de ce texte).
Même si mon souhait serait que "Common Law" ait droit à une deuxième saison, mettons de suite un bémol. Devant la concurrence des "CSI" et autre "Hawaï five-0" (jamais vraiment regardé mais suis fan de "Lost".... Désolé...), notre "couple" a du mouron à se faire.
En effet, si l'on prend un épisode (j'ai pour ma part pris le 12ème) et que l'on décortique une scène, en l’occurrence celle de la fusillade avec des voleurs de bijoux, impossible de remarquer le manque d'acuité de nos policier : pendant exactement 1min29sec de tirs intensifs, 20 balles de mitraillettes fusent au travers de la salle. Et même si nos voleurs ont la gentillesse d'offrir leur corps en ne se mettant que trop peu à couvert (comme un enfant qui aimerait se faire sélectionner dans une équipe de foot alors qu'il ne reste que lui et un autre enfant), une seule cartouche atteint sa cible !!!
Pour la suite de ma démonstration, je vous demanderai d'ouvrir votre livre de math de CM1 à la page 8 pour résoudre le problème suivant : Une fusillade de 1min29 se déroule entre 4 protagonistes. Le policier 1 (nous n'en dirons pas plus sur l'identité des policiers pour ne pas mettre la pression sur le policier qui n'aura du coup rien touché pendant cet échange de tirs) atteint le méchant A à la jambe droite. Le méchant B vient alors aider son compère à se relever pour fuir. Jusqu'alors, 11 balles en 20sec auront été tirées. Le méchant B, arnaché du méchant A boitant, se sauve. Dans leur dos, les 2 policiers tirent 5 nouvelles cartouches en moins de 20 secondes. Question : WHAT THE FUCK ?
Je sais que la plupart d'entre vous n'aime pas les math, j'arrête donc ici les calculs même si les dernières balles tirées sont peut être les pires de cette démonstration mais il ne faut apparemment pas tirer sur un homme de dos blessé à la jambe...
Derniers chiffres tout de même pour résumer la situation : 1/20 ou encore 5% de réussite au tir pour Wes et Travis. Quand on sait que dans le même épisode, les 2 tourtereaux réussissent sur cible fixe à l'entrainement des tirs quasi parfait digne de champions olympiques !!!!!
Excusons nos amis car le stress des exams, la présence de civils et leurs soucis d'intimité n'ont pas aidé. Mais il leur faut être conscient que pendant ce temps, certains concurrents que je ne citerai pas pour ne pas faire d'eux des cibles (même si avec ces deux-là, ils ne risquent rien) réussissent des quasi sans faute voire n'ont pas besoin de sortir leur pistolet pour faire leur arrestation. Si on ajoute à cela qu'un bon gentil a besoin d'un bon méchant comme Batman, sans vous refaire un décompte, il faut quand même parler des 20 balles tirées par le méchant A en à peine 5 sec en ne réussissant qu'à casser à peine une fenêtre...
L'espoir existe : ce n'est que leur première saison, ils auront tout le temps de s'entrainer en vu d'une possible 2ème année dès le début 2013. Six mois pour rectifier le tir ou bien finir le, parfois trop injuste, western qu'est la télévision américaine et rejoindre notre ami "The Finder" (je sais, cette référence ne veut pas dire grand chose mais je voulais placer cette série qui n'aura fait qu'une petite saison). So long Wes and Travis !!!!