mardi 9 octobre 2012

Vin Diesel, Neve Campbell, Jason Biggs... ou les rois de "l'auto reverse"

Prequel, série, remake, reboot, suite, suite nuptiale....  Bien que certains de ces termes soient assez récents, le fameux "il est de retour et il est pas content" ne date pas d'hier. L'idée même de faire une suite au cinéma va bientôt fêter son centenaire : en 1916, "Fall of a nation" succède à "Birth of a nation" de D.W. Griffith sorti un an plus tôt.
Il n'aura donc fallu qu'une vingtaine d’années au cinéma pour se mettre à ce genre qui a d'ailleurs toujours existé dans l'art : période de couleur chez certains peintres, opéras avec des personnages récurrents, livres en plusieurs tomes... Tels ont étés les modèles d'un genre à lui tout seul qui a pour but de prolonger, de poursuivre mais aussi parfois, tel un Dostoïevski, de faire durer un plaisir pécunier. Encore une fois, l'oeuf et la poule ne nous aiderons pas à distinguer ici a qui profite le plus le crime.
Quoique de nos jours, cela soit plus évident quand on voit l'omniprésence du "box-office"! La naïveté a ses limites, que Peter Jackson piétine lorsqu'il fait de "Bilbo le hobbit" (livre en 1 tome) une trilogie. Lui qui avait réussi à respecter le ratio 1 tome/1 film avec "Le seigneur des anneaux" profite d'une nouvelle dérive hollywoodienne instigué par les films Harry Potter : 7 tomes pour 8 films.... De peur de ne plus vendre de pop-corn la saga se terminant, les génies de Warner Bros. ont eu l'idée de diviser le dernier tome en 2 films, rallongeant ainsi de 6 mois l'attente des fans. Le dernier film ayant été le seul à dépasser le milliard de dollars, il va être difficile de leur expliquer à quel point cette méthode est honteuse. Et dire que Don Quichotte fait 2 tomes et que personne n'arrive à en faire un seul film....!

En tout cas, avec la sortie de son 23ème épisode, James Bond n'a plus à se préoccuper de tomes et autres livres, lui qui n'a eu que 21 publications, et dont les films ne sont plus inspirées de ces dernières. L'agent secret, qui fête ses 50 ans au cinéma, est un modèle, non pas de vertu mais de succès. Avec une moyenne de 220 millions de dollars de recettes lors de chaque sortie et un budget d'environ 40 millions, les chiffres parlent d'eux-mêmes.
Sur un demi-siècle, le changement d'acteurs est obligatoire et pour 007, les raisons sont nombreuses : très mal conseillé pour George Lazenby (son agent arguant que la saga ne durerait pas...), au creux d'une vague pour Timothy Dalton, une envie d'autre chose pour Sean Connery ou encore Pierce Brosnan.
 C'est souvent cette dernière raison qui poussent des acteurs à vouloir changer d'air, pour éviter de se faire Mark-Hamiliser et essayer de se faire oscariser. D'ailleurs, tout le monde se demande ce que va devenir Daniel Radcliffe aka Harry Potter et Robert "Edward" Pattinson de "Twilight". Ces derniers visent sûrement davantage le modèle d'un Sean Connery, passé de James Bond à des rôles comme celui de Guillaume de Baskerville dans "Le Nom de la Rose". Autres modèles poids lourds : Harrison Ford et Bruce Willis, restant principalement dans le registre du film d'action.

On dit souvent que lorsqu'on est perdu au milieu de nulle part, il vaut mieux rester là où on se trouve en attendant les secours. Cette règle est souvent mise de côté par des acteurs comme Vin Diesel qui vadrouillent et n'ont besoin de personne : quand ce dernier interprète (je sais, le mot est fort) Dominic "Dom" Toretto dans "Fast and furious", le fulgurant succès (145M de recette pour 38 M de budget) lui permet de refuser de tourner la suite. Mais "Baby-sittor" ou "Babylon A.D." plombe sa carrière et l'oblige à rentrer dans les rangs avec Fast and Furious 4 (tout comme la majorité du casting original : Paul Walker, Michelle Rodriguez ? Je vous laisse chercher...).
Même tentative puis retour à la case départ pour Jason Biggs. Entre le premier "American pie" et le 4, 13ans se sont écoulés pour celui qui joua tout de même dans un Woody Allen (dans sa période "daube" et désespéré de se trouver un remplaçant). C'est en lisant sa filmographie qu'on se rend compte que "American Pie" est son chef-d'oeuvre....
Partir en crachant dans la soupe pour revenir avec le sourire le plus hypocrite de la terre : c'est un rôle de composition pour la plupart d'entre eux, mais inné pour une fille comme Neve Campbell. C'est 16 ans qui sépareront sa 1ère apparition dans "Scream"de la quatrième, alors que "Sexcrimes" avait pourtant laissé entrevoir un certain potentiel. Mais c'est sa quasi-disparition entre le 3ème opus en 2000 et son retour pour "Scream 4" en 2011 qui interpelle : des films avec Altman et Attenborough ne font que masquer une tentative ratée de carrière à la Kate Winslet...
Des exemples donc de retours en arrière conscients (mon fameux "Auto reverse" marque déposée) avec ces 3 acteurs qui reviennent aux valeurs sûres, tout en payant certainement cher des psy qui les aident à accepter leur sort. Autre méthode possible : acheter pour seulement 12 euros les "Fragments" de Marylin Monroe...














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